Consultation des Canadiennes et Canadiens sur un accord possible de libre-échange entre le Canada et l’ANASE
Le 1er septembre 2018, le gouverment du Canada a publié un avis de consultation sur un accord possible de libre-échange entre le Canada et l'ANASE. Le texte suivant est la position du Conseil canadien du porc présenté au nom des éleveurs de porcs canadiens.
Le Conseil canadien du porc (CCP) et Canada Porc International (CPI) se réjouissent de l’occasion qui leur est donnée de participer au processus de consultation sur l’accord de libre-échange entre le Canada et l’Association des Nations de l'Asie du Sud-Est (ANASE). Le CCP est le porte-parole national des 7 000 éleveurs de porcs du Canada. Il regroupe neuf associations provinciales de l’industrie du porc, et a pour mandat de favoriser et de maintenir le dynamisme et la prospérité du secteur canadien du porc.
Le CPI compte, parmi ses membres, l’association nationale et les associations provinciales d'éleveurs de porcs, des établissements de transformation agréés par le fédéral ainsi que des sociétés de commerce. Les membres de CPI représentent près de 99 % de l’industrie canadienne d’exportation de porc.
L’industrie porcine canadienne vend ses produits sur les marchés internationaux depuis plus de 25 ans et rejoint, à l’heure actuelle, des consommateurs dans plus d'une centaine de pays. Les éleveurs canadiens sont tributaires du commerce (70 % de la production est destinée à l'exportation) et, dans ces conditions, ils applaudissent les efforts que déploie le gouvernement du Canada pour élargir les relations économiques par le truchement d’un accord de libre-échange multilatéral avec l’ANASE, laquelle est composée du Brunéi Darussalam, du Cambodge, de l’Indonésie, de la République démocratique populaire lao (RDP lao), de la Malaisie, du Myanmar, des Philippines, de Singapour, de la Thaïlande et du Vietnam.
À l’instar du gouvernement canadien, le CCP et le CPI sont d’avis que l’Asie-Pacifique constitue un marché prioritaire. Vu la ratification rapide de l'Accord de partenariat transpacifique global et progressiste (PTPGP), le CCP attend avec impatience d’accroître les échanges commerciaux avec les principaux marchés, dont ceux du Japon, du Vietnam et de l’Australie.
Du reste, un accord de libre-échange Canada-ANASE offre la possibilité de réaliser des gains sur d'autres marchés asiatiques. D’ailleurs, la consommation de porc augmente dans certains pays de la région en raison du revenu croissant des ménages.
Deux pays membres de l’ANASE, qui ne sont pas encore parties prenantes du PTPGP, sont d’importants marchés émergents pour le porc canadien, à savoir les Philippines et la Thaïlande. La croissance économique au sein de ces marchés a contribué à accroître la demande pour des produits de porc de qualité supérieure. La consommation de porc aux Philippines était de 18 kg par habitant en 2016 et elle continue d’augmenter depuis. Le Canada y a exporté 43 000 tonnes de viande et de produits de porc en 2017 par rapport à 30 000 tonnes en 2016. La mise en place d’une infrastructure de transformation améliorée aux Philippines favorisera la création de nouveaux débouchés commerciaux.
La consommation de porc en Thaïlande était de 19 kg par habitant en 2016 et bien que la production nationale y soit appréciable, le Canada examine toujours la possibilité de pénétrer le marché avec des produits de porc exempts de ractopamine.
Singapour a, pour sa part, importé 3 700 tonnes de porc canadien en 2017. L’accord de libre-échange Canada-ANASE est susceptible de procurer une occasion supplémentaire de s’implanter sur ce marché.
Outre l’accès aux marchés, l’accord de libre-échange Canada-ANASE constitue un cadre propice pour s’attaquer à un problème mondial grave en matière de santé animale. En effet, la seule façon pour les pays de freiner la propagation de maladies animales d’origine étrangère (comme la peste porcine africaine) est de travailler ensemble. L’Organisation mondiale de la santé animale déploie des efforts assidus remarquables que peut soutenir l'action directe entre gouvernements. Au nombre des occasions à explorer dans le cadre de l’accord de libre-échange, il convient de mentionner la reconnaissance immédiate des zones de lutte contre les maladies du bétail dans chaque pays ainsi que les échanges techniques ayant pour but de sensibiliser davantage aux méthodes de prévention des différentes maladies auxquelles ont recours les éleveurs dans tous les pays signataires.
L’industrie canadienne du porc estime qu'il existe quantité d’occasions de multiplier les ventes de porc en Asie et entend collaborer pour tirer profit des gains découlant de tout nouvel accord. L'expérience qu’elle a acquise grâce au développement du marché japonais l'atteste clairement. Le Canada est désormais un fournisseur privilégié de porc réfrigéré de qualité supérieure. En 2017, les exportations canadiennes de porc vers le Japon ont totalisé près de 1,2 milliard de dollars.
Un accord multilatéral qui garantirait des conditions favorables d'accès aux marchés favoriserait la croissance des exportations, contribuerait à l’atteinte de l’objectif de 75 milliards de dollars énoncé dans le rapport Barton et permettrait au Canada de poursuivre la diversification de ses marchés d’exportation.
Le CCP et le CPI souscrivent pleinement au plan du gouvernement du Canada d'explorer les débouchés possibles dans la région de l’ANASE.
Présenté par :
Conseil canadien du porc
16 octobre 2018