Le 1er février 2018, le 2e vice-président du CPC, René Roy, s'est présenté devant le Comité permanent du commerce international de la Chambre des communes pour favoir valoir le role essentiel du commerce dans la prosperité du secteur porcin et dans l'économie canadienne.
La raison de la présentation du CPC devant le comité était de partager la perspective des éleveurs de porcs du Canada au sujet d'un accord potentiel entre le Canada et l'Alliance du Pacifique.
Une copie de la présentation de M. Roy est disponible ci-dessous.
Bonjour,
J’aimerais vous remercier de me donner l’occasion de prendre la parole devant le comité permanent afin d’exprimer le point de vue des éleveurs de porc du Canada sur la question d’un accord commercial possible entre le Canada et l’Alliance du Pacifique.
Je suis moi-même un éleveur de Saint-Jules, au Québec, et je m’adresse à vous, aujourd’hui, en qualité de membre du conseil d’administration et de 2e vice-président du Conseil canadien du porc, qui est le porte-parole national de plus de 7 000 éleveurs canadiens de porcs.
L’industrie de la viande demeure, de loin, la plus importante composante du secteur de la transformation des aliments au pays.
Nos producteurs élèvent des animaux d’un océan à l’autre, mais c’est au Québec, en Ontario et au Manitoba que sont concentrées les plus grandes installations de production et de transformation du porc. Les ventes annuelles à la ferme de porc canadien se sont élevées, en 2016, à 4,1 milliards de dollars et ont généré plus de 31 000 emplois dans les régions rurales du Canada. L’industrie porcine contribue dans une large mesure au PIB du Canada.
Du reste, la transformation des aliments crée davantage d'emplois que tout autre segment du secteur manufacturier canadien. Les abattoirs et les établissements de traitement de la viande procurent de l’emploi à quelque 65 000 travailleurs dans les villes et localités d'un bout à l'autre du pays où ils sont souvent soit l’employeur principal soit l’un des grands employeurs.
M. le président, les membres de ce comité savent sans aucun doute que les marchés d’exportation sont absolument essentiels pour assurer la prospérité actuelle et future du secteur canadien des viandes et du bétail. Les usines de transformation de la viande et les exportateurs de viande doivent trouver des débouchés sur les marchés étrangers pour plus de 70 % du porc canadien.
Par conséquent, il n'est pas surprenant que les éleveurs de porcs demeurent des supporteurs ardents et inconditionnels de toutes les initiatives qui favorisent l’ouverture de nouveaux marchés d’exportation et l’accès accru aux marchés existants.
Le Conseil canadien du porc et les éleveurs ont accueilli favorablement la nouvelle provenant du Japon relativement à la conclusion des discussions sur l’Accord de Partenariat transpacifique global et progressiste (PTPGP).
Nous tenons donc à remercier le premier ministre Justin Trudeau, le ministre du Commerce international François Champagne, le ministre de l’Agriculture et de l'Agroalimentaire Lawrence MacAulay, la ministre des Affaires étrangères Chrystia Freeland, l’équipe de négociation et tous les autres représentants canadiens qui ont appuyé la demande voulant que cet accord de commerce soit conclu le plus rapidement possible et qui ont fait en sorte que le tout se réalise.
Les éleveurs se disent sûrs que le porc canadien bénéficiera bientôt d’un accès concurrentiel aux principaux marchés du Japon ainsi qu’aux marchés émergents, comme Singapour, le Vietnam et la Malaisie. La signature de cet accord en mars, suivie de sa ratification peu de temps après, sera propice à de nouveaux investissements dans le secteur.
Compte tenu de l’accès amélioré aux principaux marchés, les éleveurs de porcs canadiens peuvent continuer d’accomplir ce qu’ils font de mieux en sachant que ce récent accord protège leur moyen de subsistance, tout comme celui de millier d'autres Canadiens des collectivités rurales et urbaines œuvrant au sein de l'industrie porcine.
Les éleveurs canadiens applaudissent en outre les efforts que déploie le gouvernement pour élargir les relations économiques avec l’Alliance du Pacifique par l’entremise d’un accord de libre-échange.
La croissance des exportations canadiennes de porc est attribuable, dans une large mesure, aux accords de libre-échange conclus avec des partenaires stratégiques. Comme vous le savez, le Canada tire parti, à l’heure actuelle d’accords commerciaux bilatéraux signés avec chacun des membres de l’Alliance du Pacifique. L’accord de libre-échange avec le Mexique, conclu dans le cadre de l’ALENA, est entré en vigueur le 1er janvier 1994, alors que l’accord de libre-échange avec le Chili a été mis en place le 5 juillet 1997, et que ceux avec le Pérou et la Colombie ont pris effet, respectivement, le 1er août 2009 et le 15 août 2011.
Nous sommes d’avis que l’accord qui pourrait intervenir entre le Canada et l’Alliance du Pacifique serait l’occasion d’améliorer les exportations vers plusieurs régions. Néanmoins, nous sommes conscients de l’importance de certaines questions et, à cet égard, j’aimerais porter à votre attention quelques points clés avant de laisser la parole à mon collègue, M. Lavoie, qui donnera davantage d’explications.
Au moment de définir les objectifs de négociation, le Conseil canadien du porc demande les trois choses suivantes :
- premièrement que la méthode d’attribution de contingent tarifaire en Colombie pour les produits de porc canadiens soit simplifiée;
- deuxièmement que le gouvernement de la Colombie reconnaisse que les troupeaux canadiens de porcs sont exempts de trichine afin d’autoriser les exportations de porc réfrigéré vers ce marché;
- et troisièmement que le contingent de produits de porc canadiens soit augmenté considérablement et que le taux de droit de douane soit réduit au Pérou.
Avant de conclure, M. le président,
Il ne fait aucun doute de la mesure dans laquelle les éleveurs de porcs et les transformateurs tirent avantage d’un meilleur accès aux marchés. Cependant, nous ne pouvons pas passer sous silence l’incidence de celui-ci sur la population canadienne. Des études révèlent fréquemment que les plus grandes préoccupations des consommateurs canadiens sont l’augmentation des coûts des aliments et l’abordabilité des aliments sains.
Une industrie canadienne du porc concurrentielle sur les marchés mondiaux assurera aux Canadiens l’accès à du porc et à des produits de porc locaux, de grande qualité et offerts à prix compétitif. Nous ne pouvons, toutefois, pas répondre à ces attentes si nous sommes restreints à un marché national.
J’aimerais remercier les membres du comité pour l'invitation à venir prendre la parole devant vous aujourd'hui et pour avoir pris le temps de m’écouter.
C'est avec plaisir que je répondrai à vos questions.