MESSAGE DU PRÉSIDENT - 2018

L’assemblée générale annuelle du Conseil canadien du porc, en octobre, représente une excellente occasion de revenir sur les points saillants de l’année 2018 ainsi que de présenter les dossiers qui seront au programme en 2019.

En 2018, le Conseil canadien du porc (CCP) a modifié son plan stratégique et axé les démarches de l’organisation en fonction de quatre priorités :

  1. Augmenter la valeur
  2. Gérer les risques
  3. Accroître la confiance du public
  4. Assurer l’excellence organisationnelle

En faisant face aux enjeux associés à ces priorités, je crois que le Conseil canadien du porc continuera à contribuer de manière importante à la réussite de l’industrie canadienne du porc. AUGMENTER LA

VALEUR

Demeurer profitable dans des marchés mondiaux très compétitifs n’est pas une mince affaire ! Le climat commercial imprévisible et la propagation de la peste porcine africaine en Europe et en Chine ont exacerbé la volatilité normale au sein des marchés mondiaux. C’est pourquoi, peut-être plus que jamais, le Conseil canadien du porc doit miser sur des initiatives conçues pour améliorer les revenus des éleveurs. Beaucoup de temps a donc été consacré aux deux piliers jumeaux que sont l’accès aux marchés et la demande de porc.

Des progrès considérables ont été réalisés, au sein de la plate-forme du programme Excellence du porc canadien, en vue d’améliorer le volet sur la salubrité à la ferme (AQC) ainsi que celui sur le Bien-être animal (BEA). Chacun de ces volets a été entièrement mis à jour et simplifié pour en faciliter l’utilisation par les éleveurs. La mise en oeuvre de PorcSALUBRITÉ et de PorcBIEN-ÊTRE débutera en 2019.

On ne doit pas se contenter, cependant, de lancer des programmes et d’en espérer des résultats positifs. Grâce à une collaboration étroite avec Canada Porc International, la marque Porc canadien vérifié a été rehaussée de manière à y inclure les avantages offerts par le programme Excellence du porc canadien. Des éleveurs ont pu constater les retombées de leurs efforts à la ferme au cours d’une mission commerciale au Japon en 2018.

Le CCP s’est par ailleurs assuré que les législateurs fédéraux ont bien compris l’importance du commerce extérieur pour le secteur porcin du Canada. Que ce soit directement ou en collaborant étroitement avec divers regroupements comme l’Alliance canadienne du commerce agroalimentaire, la Canadian Cattlemen’s Association et le Conseil des viandes du Canada, le personnel du CCP a fait en sorte que notre message soit entendu. Des progrès ont aussi été réalisés sur plusieurs fronts, dont la conclusion de l’accord du Partenariat transpacifique global et progressiste (PTPGP) et l’ouverture du marché chinois au porc frais réfrigéré du Canada.

Bien que des progrès ont été constatés dans le travail effectué pour augmenter la demande pour le porc, une série d’inquiétudes demeurent. La préoccupation première est la Stratégie de Santé Canada en matière de saine alimentation. Les changements à l’étiquetage sur le devant des emballages et au Guide alimentaire du Canada sont les plus inquiétants puisqu’il semble y avoir un biais contre la viande au sein de ces initiatives. Le CPC travaille pour s’assurer que les législateurs et les politiciens ont les bonnes informations et comprennent les risques entourant la réduction de la consommation de viande pour certains groupes, dont les jeunes femmes et les ainés.

GÉRER LES RISQUES

Le CCP contribue à aider les éleveurs à mieux gérer les risques. Des améliorations dans le dossier de la santé animale sont parmi les plus importantes initiatives à cet égard. Le Conseil a fait preuve de leadership auprès de diverses organisations en santé animale, dont le Conseil national sur la santé et le bien-être des animaux d’élevage, le Réseau canadien de surveillance de la santé porcine et le Groupe de travail industrie-gouvernement sur le Sénécavirus A.

Santé animale Canada est une démarche importante qui a été amorcée en septembre 2019. Les objectifs de cette initiative sont de rehausser le partenariat entre le gouvernement et les industries du bétail et de la volaille afin de mieux adresser les enjeux de santé animale. Par exemple, une approche plus robuste est nécessaire si le Canada doit répondre et se redresser suivant la découverte d’une maladie animale exotique à l’intérieur de ses frontières. Le CCP participe activement au processus pour développer davantage l’initiative Santé animale Canada.

Le programme PorcTRACÉ du CCP est au coeur du système de traçabilité des porcs et joue un rôle crucial dans la gestion des éclosions de maladies animales. L’utilité de ce système a encore été démontrée au cours de la récente éclosion de diarrhée épidémique porcine dans le sud-est du Manitoba.

Une partie du travail le plus efficace accompli par le CCP reste souvent dans l’ombre. Qu’il s’agisse de gérer les mouvements de fonds des producteurs vers différents groupes comme Swine Innovation Porc ou de siéger à des conseils d’administration (comme le Centre canadien pour l’amélioration des porcs), ces initiatives permettent de repérer les risques auxquels font face les éleveurs et de mettre en place des mesures pour les surmonter.

En dépit de ce progrès, le CCP continue d’avoir de sérieuses inquiétudes envers la suite de programmes pour la gestion des risques de l’entreprise offerte par le gouvernement fédéral ainsi que les gouvernements provinciaux et territoriaux. Bien que les ministres aient accepté de continuer la révision des programmes pour la gestion des risques de l’entreprise qui avait commencé en 2017, on ne sait pas exactement si ces efforts vont se traduire par les changements substantiels qui sont requis pour répondre aux besoins des éleveurs. Le CCP continue de défendre les intérêts des éleveurs pour améliorer la suite de programmes. Le Conseil travaille avec d’autres groupes, comme la Coalition AgGrowth pour amplifier le message.

La mise en oeuvre d’un office de prélèvement et, par conséquent, de la disponibilité accrue de fonds pour de la recherche et de la promotion permettrait la hausse des activités. Toutefois, malgré deux rencontres distinctes avec le ministre d’Agriculture et agroalimentaire Canada et de nombreuses discussions avec le personnel du ministre et des fonctionnaires du département, le dossier demeure bloqué. Il est à espérer qu’avec la conclusion de l’Accord États-Unis–Mexique-Canada que le dossier puisse finalement aller de l’avant.

ACCROÎTRE LA CONFIANCE DU PUBLIC

La population canadienne a grandement confiance au système agroalimentaire qui leur permet d’avoir accès à des aliments sains à coût abordable. Toutefois, en raison de la désinformation souvent trop présente concernant les aliments, et qui provient souvent de personnes mal informées, les Canadiens exigent d’en savoir davantage sur les aliments qu’ils consomment.

Par ailleurs, dans le cadre de la Table ronde de la chaîne de valeur, coprésidée par le CCP, des mesures sont prises pour élaborer et formuler un plan sur la durabilité. Le plan, une histoire du porc canadien, sera publié sur le site Web du CCP et démontre les efforts déployés par la chaîne canadienne d’approvisionnement du porc pour offrir un approvisionnement abondant de porc de qualité supérieure. Ce plan est fondé sur la suite des programmes qui constituent la plate-forme Excellence du porc canadien, sur l’intégrité du système de transformation des aliments ainsi que sur les démarches en matière d’environnement accomplies par l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement.

En octobre, une évaluation du cycle de vie de l’industrie canadienne du porc a été complétée par la firme québécoise Groupe AGECO. Le personnel du CPC incorporera les constats de cette évaluation dans leurs messages clés en lien avec la durabilité.

ASSURER LA CONFIANCE ORGANISATIONNELLE

Le Conseil a la chance d’être soutenu par un personnel déterminé, passionné par l’industrie porcine ainsi que qu’un groupe d’éleveurs engagés sur son conseil d’administration. En travaillant ensemble, au sein de divers comités directeurs ou indépendamment sur des projets ad hoc, ces personnes font une différence. En tant que petite organisation, le CCP peut seulement connaitre le succès si la façon de penser et les priorités sont harmonisées dans tout le pays.

La collaboration est au coeur d’une grande partie de ce que nous accomplissons. En travaillant avec nos collègues des organisations provinciales ou avec les représentants du gouvernement du Canada, non seulement nous maximisons l’impact de nos ressources, mais nous formulons des solutions beaucoup plus pertinentes et plus susceptibles d’être appliquées.

Cette collaboration n’est pas limitée exclusivement au secteur porcin. Avec le Canadian Cattlemen’s Association et le Conseil des viandes du Canada, le CCP a entrepris des rencontres régulières avec Paul Glover, le président de l’Agence canadienne d’inspection des aliments et son équipe de direction. Les représentants séniors des industries de la viande rouge ont rencontré pour la première fois l’équipe de gestion de l’ACIA en mars 2018. Une rencontre subséquente est planifiée pour le 1er novembre 2018.

En 2018, une attention particulière a été portée au fonctionnement comme tel du Conseil. Une bonne gouvernance, une saine gestion financière, l’ouverture et la transparence sont les clés d’une organisation efficace et efficiente. Une attention particulière a été accordée aux rapports financiers, incluant la mise en oeuvre d’une nouvelle politique au sujet de la réserve financière.

La communication sous-tend constamment l’ensemble de nos démarches. En effet, les éleveurs ont besoin de savoir ce que fait leur organisation et les intervenants doivent savoir ce que l’on pense. L’introduction d’une nouvelle approche concernant les médias sociaux, étayée par une modernisation de notre site Web, nous procure des outils qui permettent de joindre un auditoire plus diversifié. De plus, une série de produits adaptés, dont les résumés des réunions du conseil d’administration et des rapports d’activités, fait en sorte que les membres sont tenus au cours de ce qui se fait au sein du Conseil canadien du porc.

PERSPECTIVES POUR L’ANNÉE À VENIR

La nouvelle année approche à grands pas avec son lot de nouveaux défis à relever. Voici les priorités pour 2019 :

  • mise en oeuvre des programmes à la ferme PorcSALUBRITE et PorcBIEN-ÊTRE ;
  • établissement de prix « faits au Canada » pour les porcs ;
  • création d’un office de promotion et de recherche pour le porc ;
  • révision quinquennale du Code de pratiques sur le soin et la manipulation des porcs ; et
  • mise en place d’un programme amélioré en matière de défense des intérêts du secteur.

Votre Conseil est prêt à relever ces défis.

Rick Bergmann
Réunion annuelle des membres, 24 octobre 2018